Qu'est-ce que le restaking de cryptomonnaies ? L'essentiel de A à Z
Le restaking est un mécanisme de rendements qui a suscité beaucoup de réactions en 2024, lorsqu'il a permis pour la première fois aux détenteurs de cryptomonnaies de multiplier les intérêts générés à partir d'une seule et même crypto. Dès lors, de nombreuses questions sont apparues. La multiplication des rendements rendue possible par le restaking entraîne-t-elle également la multiplication des risques ? Est-ce, aussi bien pour les investisseurs qui mettent en jeu leurs tokens, que pour les blockchains sécurisées par le restaking ? Quels gains peut-on espérer obtenir via le restaking de cryptomonnaies ? On vous explique tout dans cet article.
Sommaire :
1. Qu’est-ce que le restaking ?
2. Comment fonctionne le restaking ?
3. Pourquoi faire du restaking ?
4. Eigenlayer, Symbiotic et Karak : 3 exemples de protocoles de restaking
5. Quels sont les risques du restaking ?
6. Le restaking de cryptomonnaies : ce qu'il faut retenir
1. Qu’est-ce que le restaking ?
Rappel : qu'est-ce que le staking ?
Pour rappel, le staking consiste à placer ses cryptomonnaies sur une blockchain, afin de participer à sa sécurisation en l’échange de rendements. Par exemple, sur la blockchain Ethereum, le staking permet de générer environ 3 % sur vos ETH.
Rappel : qu'est-ce que le liquid staking ?
Le staking présente des limites, notamment car lorsqu'une crypto est stakée, celle-ci ne peut plus être utilisée. Et c'est justement pour dépasser cette limite qu’a été développé le liquid staking qui permet de recevoir un nouveau token représentant la valeur équivalente au capital immobilisé en staking. Ce token étant liquide, il peut être utilisé sur des protocoles de finance décentralisée (DeFi) puis échangé. Parmi les leaders du liquid staking, le protocole Lido qui permet de recevoir des stETH lorsque vous stakez vos ETH.
Qu'est-ce que le restaking ?
Le restaking est un mécanisme qui permet de sécuriser plusieurs blockchains simultanément, via le staking d’ETH. Autrement dit, le restaking permet d’utiliser le staking d’ETH sur plusieurs blockchains. Le restaking est particulièrement utile pour les blockchains qui ne sont pas suffisamment reconnues ou attractives pour inciter les utilisateurs à staker directement sur leur réseau, et qui bénéficient alors de la sécurité des blockchains qui, elles, concentrent un large pouvoir de sécurisation.
La différence entre le liquid staking et le restaking
Tandis que le liquid staking consiste à rendre liquide votre position de staking, afin de pouvoir utiliser vos cryptos stakées dans des protocoles de finance décentralisée (DeFi), le restaking consiste à réutiliser une position de staking pour sécuriser d’autres blockchains. Autrement dit, tandis que le liquid staking ne permet de sécuriser qu’une blockchain tout en débloquant votre capital afin de l’utiliser sur d’autres applications décentralisées, le restaking permet de sécuriser plusieurs blockchains simultanément avec le même capital, et ainsi d’accumuler les rendements.
2. Comment fonctionne le restaking ?
Le restaking repose sur 3 acteurs : les opérateurs, les blockchains et les (re)stakers. Les opérateurs se chargent de faire tourner les validateurs des blockchains (Ethereum ou autres), et les stakers placent leurs cryptomonnaies sur ces opérateurs. Des stratégistes interviennent également entre les opérateurs et les stakers, afin de créer des stratégies déployées sur plusieurs opérateurs.
3. Pourquoi faire du restaking ?
Le restaking offre 2 principaux avantages :
Sécuriser plusieurs blockchains simultanément
À l’heure de l’écriture de ces lignes (février 2025), 80 milliards de dollars d’ETH sont stakés sur la blockchain Ethereum. C'est un capital extrêmement conséquent, qui peut être réutilisé afin de sécuriser d’autres blockchains moins matures, qui ont plus de difficultés à rassembler les fonds nécessaires pour sécuriser leur réseau via des solutions de staking standard. Il peut s’agir de blockchains de layer 2 construites sur la blockchain Ethereum, de protocoles d’oracle comme Pyth Network, etc. qui n’auraient pas suffisamment de validateurs pour se sécuriser. Ainsi, le restaking peut être favorable au développement de plus d'applications sur la blockchain.
Mutliplier vos rendements crypto
Du côté des stakers - ces investisseurs qui placent leurs cryptomonnaies en staking afin de sécuriser les blockchains en l’échange de rendements - en participant au restaking, ces derniers reçoivent à la fois les rendements du staking d’ETH (environ 3 %) et les rendements générés par les autres protocoles. Le restaking permet donc aux investisseurs d'obtenir des rendements additionnels, d’accumuler les rendements.
4. Eigenlayer, Symbiotic et Karak : 3 exemples de protocoles de restaking
Eigenlayer
Eigenlayer est le premier protocole a avoir introduit le restaking après sa création en 2023. Eigenlayer est une market place sur laquelle les applications et les blockchains à la recherche de validateurs et de stakers se positionnent, afin de profiter du pouvoir de validation d’infrastructures et d’investisseurs déjà existants sur d’autres blockchains comme Ethereum.
Le protocole EigenLayer sur la blockchain Ethereum, permet aux utilisateurs de réutiliser leurs ETH ou leurs tokens de staking liquides (stETH, rETH, cbETH, etc.) déjà stakés pour sécuriser des services décentralisés supplémentaires sur Ethereum, tout en gagnant des récompenses additionnelles.
Eigenlayer a rapidement accumulé 14 million de valeur totale bloquée dans le protocole (TVL). Meria est actuellement opérateur sur Eigenlayer.

Symbiotic
Symbiotic a été créé par les cofondateurs du protocole de liquid staking Lido, afin d'utiliser le staking sur la blockchain Ethereum pour renforcer la sécurité d'autres réseaux.
Symbiotic se distingue des autres protocoles par plusieurs points. Tout d'abord, les différents pools sont limités à un certain montant, afin de limiter les risques associés à une TVL trop importante. De plus, Symbiotic se distingue par sa flexibilité et sa modularité qui permettent aux projets de configurer entièrement leurs propres systèmes de restaking, de choisir les actifs utilisés comme collatéraux, de définir les critères de sélection des nœuds opérateurs ou encore de personnaliser leurs structures de récompenses et de pénalités. En outre, Symbiotic permet de placer ses cryptos sur des produits de finance décentralisée (DeFi) sur d'autres blockchains, et non seulement sur d'Ethereum.
Grâce à votre soutien, Meria fait partie de la cohort du protocole de restaking Symbiotic

Karak
Le protocole de restaking Karak permet de restaker d’autres cryptos que l’Ether, notamment du wBTC, du LST ou encore du LRT. Par ailleurs, Karak est disponible sur plusieurs blockchains au-delà d’Ethereum, notamment Arbitrum, BNB Chain, Blast ou encore Mantle. Karak ne rivalise toutefois par avec Eigenlayer pour le moment. S'il comptait 1 milliard de dollars de TVL à son top, Karak a une TVL inférieure à 640 millions à l'heure de l'écriture de ces lignes (février 2025).
5. Quels sont les risques du restaking ?
En investissement, risques et rendements sont nécessairement corrélés. Ainsi, si le restaking permet de multiplier les rendements obtenus via le staking classique, il implique également de prendre davantage de risques.
Voici les principaux risques associés au restaking :
Le risques systmétiques pour la blockchain Ethereum : les cryptomonnaies immobilisées une première fois en staking étant réutilisées à plusieurs reprises sur différents protocoles, cet empilage pourrait donner lieu à un effet domino en cas de faille d'un des protocoles concernés.
Le risque de slashing : le risque de slashing s'applique d'ores et déjà au staking standard, lorsqu'un validateur tente de corrompre une blockchain, ou lorsqu'il n'est pas suffisamment actif sur le réseau et qu'il le met en péril. Le slashing se traduisant par un retrait des fonds stakés, cela pourrait avoir un effet délétère sur l'ensemble des blockchains concernées.
6. Le restaking : ce qu'il faut retenir
Vous l'aurez compris, le restaking permet d'accumuler les gains obtenus via le staking de cryptomonnaies, tout en contribuant à la sécurisation et au développement de nouveaux réseaux qui profitent de cette sécurité économique. Bien que le restaking soit source de préoccupations quant à la sécurité de blockchains sous-jacentes comme Ethereum, il permet également à un grand nombre de protocoles de se développer. Comme toujours, nous vous rappelons qu'il tient à chacun d'investir selon son appétence au risque.
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