Quel est l’avenir de Polkadot ? | Les dessous de Polkadot par Andrea Vistoli

Vous investissez dans les cryptomonnaies, mais savez-vous réellement ce qu’il se passe derrière les projets en question ? Pour le savoir, l’équipe Meria est partie à la rencontre des builders de notre écosystème, afin de mieux comprendre quels sont les enjeux des plus gros projets cryptos. Nous vous dévoilons toutes les réponses dans notre podcast On Chain On Air.

Dans ce premier épisode, vous découvrez Polkadot et les prochaines fonctionnalités de cette solution de Layer 0, accompagnés de Louis Laszlo, CPTO chez Meria et Andrea Vistoli, Ecosystem Agent chez Polkadot.

“Polkadot, c'est l’amour d’une philosophie avant tout”, nous confie Andrea Vistoli, Ecoystem Agent chez Polkadot et contributeur du réseau qui participe à façonner son avenir.

Le projet Polkadot en quelques mots

Avant de rentrer plus en détails sur l’avenir de Polkadot, rappelons en quelques mots ce qu’est le projet Polkadot :

Polkadot est une blockchain d’infrastructure dite de "layer 0" fondée par Gavin Wood, le co-fondateur de la blockchain Ethereum, ainsi que Robert Habermeier et Peter Czaban, dans le but de connecter une multitude de blockchains entre elles.

Polkadot propose aux développeurs un espace de bloc abordable, fiable et sécurisé sur la Relay Chain, son réseau central. Les développeurs ont également accès au Polkadot SDK (anciennement Substrate), un kit de développement mettant à leur disposition des outils pour créer leurs solutions blockchain.

Chaque blockchain créée sur le réseau Polkadot garde sa propre souveraineté, si bien qu’elle ne dépend pas d’une entité centrale, ce qui n'est pas le cas des blockchains de layer 2 construitessur Ethereum.

Maintenant que nous avons posé quelques bases, intéressons-nous à l’actualité de l’écosystème Polkadot.

Quelles sont les propositions de valeur de Polkadot actuelles et à venir ?

Le hub et le Cloud : les deux produits principaux de Polkadot

“Le cloud, c'est un marché pour les développeurs de blockchain”. Le cloud de Polkaot est un produit qui tend à s’ouvrir au Web2 afin de, à terme, proposer des infrastructures à bas couts à n’importe quelle entreprise pour traiter des millions de transactions.

L’agile coretime est l’une des principales fonctionnalités de Polkadot Cloud. L’espace de block n’est pas illimité, c’est pourquoi les chaines pouvant l’utiliser doivent alors être filtrées. Auparavant Polkadot utilisait le mécanisme de Crowdloan, un système dans lequel la communauté prêtait des tokens DOT au projet qu’elle soutenait afin qu’il puisse financer sa campagne.

Depuis le 22 octobre 2024, Polkadot a mis au point l’Agile Coretime qui permet aux développeurs de réserver de l’espace de bloc ou du temps de calcul sur la blockchain Polkadot. Cela permet d’abaisser la barrière à l’entrée pour les nouveaux projets et d’optimiser l’utilisation des ressources disponibles.

Andrea compare Polkadot à un AWS de la blockchain, c’est-à-dire un service de cloud computing permettant aux développeurs d’acheter du temps de calcul. Toujours dans une optique d’offrir un service permissionless et décentralisé, ce marché est programmé et automatisé de telle sorte à ce que les prix soient automatiquement ajustés selon l’offre et la demande.

Le Hub, la couche EVM de Polkadot

Le hub est la couche EVM de Polkadot, c’est-à-dire la couche compatible avec la machine virtuelle Ethereum, la plateforme qui permet d’exécuter les smart contracts codés en langage Solidity, pour le réseau Ethereum. La couche EVM permet de développer des smart contracts sur Polkadot, et non uniquement des blockchains. Ainsi, les développeurs ne sont plus restreints à l’utilisation de solutions comme Moonbeam ou Astar.

Le hub apporte donc une couche de développement d’applications décentralisées (dApps), c’est à dire des applications qui peuvent fonctionner de manière autonome grâce à des smart contracts. Ainsi, Polkadot ouvre ses portes à une nouvelle cible : les développeurs de smart contracts. Andrea nous a confié que le hub devrait faire son apparition d’ici la fin du moins d’août 2025.

“Le hub sera la finalisation de Polkadot 2.0”

Polkadot 2.0 : la renaissance du réseau selon Polkadot

Déouvrez Polkadot 2.0 en quelques chiffres parlants :

• 150 000 TPS (Transactions Par Seconde)
• Data availability à 50mb/s
• Validation de bloc en 0,5 secondes
• Une finalité de bloc en 6 secondes

À plus long terme, le projet le plus conséquent est JAM : “C’est une espèce de super ordinateur qui va se reposer sur toute l’infrastructure Polkadot et qui permettra à n’importe qui d’exécuter n’importe quoi”, plus de blocs ni de langage.

La JAM Chain (Join-Accumulate Machine) remplacera la Relay Chain, l’infrastructure centrale actuelle de Polkadot. Pour faire simple, la JAM chain sera comme une ruche où des objets, représentés par les abeilles, auront chacun leur rôle et bougeront librement. Elle fonctionne comme un système d’objets interagissant entre eux, chacun pouvant évoluer selon ses propres règles, tant qu’il respecte un cadre général de sécurité et de consensus. Il s’agit d’une machine très avancée qui ne suit pas une chaine de blocs figés et qui évolue en continu tel un organisme réagissant à des actions.

La gouvernance de Polkadot

La volonté de Polkadot de réaliser une profonde décentralisation rend sa gouvernance complexe. Toute la décentralisation de la gouvernance Polkadot s'effectue via Open Gov, l’outil sur lequel la communauté suggère des améliorations et des mises à jour, avant de les voter. Les agents comme Andrea publient des propositions de développement, des prises de directions stratégiques ou tout autre idée susceptible de faire avancer positivement le projet. Ces idées sont ensuite votées, et en cas d’issue positive du vote, elles sont automatiquement appliquées par le système. Grâce à l’automatisation, personne n’est chargé d’effectuer la mise à jour.

Parmi les votants, il existe des communautés de holders (“détenteurs” en français) de DOT qui s’allient afin de faire valoir leur vote face aux whales (les “baleines” en français) qui détiennent un pouvoir conséquent étant donné le nombre de DOT qu’elles possèdent. Cette communauté de holders représente un voting pool, une forme de “sous DAO” de Polkadot réunissant une partie des users et des builders du projet.

Parmi ces communautés, il y a notamment l’organisation autonome décentralisée (DAO) francophone Nexus qu’Andrea a co-créé et dont il fait partie, ou la Chaos DAO qui réunit les gros cerveaux de l’écosystème Polkadot, mais qui ne possède pas de montants importants de DOT.

La vision de Polkadot

Une grande partie de la communauté Polkadot est impliquée dans ce projet et dans sa vision qui est claire “[...] bâtir une infrastructure résiliente qui accueillera les administrations des gouvernements” et ce en pariant sur le fait que “[...] l’intégralité des infrastructures d’information passeront sur des solutions Web3”

Andrea précise aussi que Polkadot est comparable à la création d’une nation, sans la notion de territoire, une forme de “stateless network” ou de “réseau supranational” au-dessus des gouvernements et des pays et qui pourrait devenir à terme un outil de gouvernance mondiale.

Cette interview nous a montré que la communauté Polkadot est encore loin d’avoir dit son dernier mot et que de nombreuses nouveautés sont encore à venir. Les équipes travaillent à tous les niveaux pour garantir toujours plus de performances et intégrer Polkadot dans l’utilisation de la blockchain d’aujourd’hui et de demain, avec une vision long terme très ambitieuse.

Nous remercions Andréa Vistoli, Ecoystem Agent chez Polkadot ainsi que Veiga Management pour le tournage de cette interview disponible en vidéo sur YouTube et en audio sur toutes les plateformes de podcast.